De Khorog a la frontiere Kirgize.
Cette fois c'est parti, on quitte Khorog pour de bon, bien reposés et avec deux réserves très précieuses : un énorme plein de bouffe bien variée, et un plein de vrai essence propre pour le réchaud. Ici elle est souvent vendue en bord de route dans de grandes poubelles plastique, où un tadjik, protégé des vapeurs par son simple foulard, fait le plein des voitures à l'aide d'un bocal en verre et d'un entonnoir crasseux, meilleur moyen pour encrasser tout le réchaud.
Bref nous voilà bien prêts et impatients d'aller voir ce qui ce passe là haut et d'affronter les hauts cols désertiques. On prévoit 3 jours pour les 200km de montée progressive vers le plateau réputé absolument magnifique. Les paysages évoluent peu à peu mais après tout ce qu'on a vu jusque là, on tarde à s'émerveiller. On espère ne pas tomber dans le piège d'en prendre trop plein la vue et de ne plus apprécier les choses à leur juste valeur. Le premier soir avant de camper, une voiture s'arrête et un tadjik nous propose à manger, pourquoi pas? Nous voici donc, en 30 secondes, assis sur la route, à partager un sac plastique rempli de viande, galettes de pain, et légumes encore tièdes.
Au réveil on a la surprise de trouver plusieurs personnes intriguées nous observer, ils ne nous lâchent pas du regard le temps de plier le camp. On se pose comme à chaque fois la question "combien de temps ces gens peuvent ils rester à nous regarder?" Une fois de plus, on n'aura pas la réponse, puisque comme souvent, on part avant eux. Cette fois ci, ils semblent particulièrement amusés lorqu'on se brosse les dents. La pâte à dents messire... ici ils en proposent à l'épicerie, mais bon, de là à savoir s'ils en vendent beaucoup...
Le deuxième jour, Greg repète la béquille qu'il avait réparé. Il semblerait que la béquille, en bout de vie, ait cédé quand un Tadjik un peu trop curieux a trifouillé le vélo devant un magasin. C'est bête, c'est pratique une béquille, mais bon, pas de quoi bouleverser la journée se dit-on.
On fait un saut aux sources d'eau chaudes de Jelondy, un tout petit village. On atterrit dans un sanatorium soviétique défraichi dont l'ambiance étrange à un certain charme. Les sources sont à l'intérieur des bâtiments, dans des pièces grises et délabrées, le soleil filtre à travers les vitraux de couleur. Se glisser dans l'eau bouillante après l'efort du vélo nous fait le plus grand bien. Demain il faudra cogner notre premier col à 4000m, mais là on est bien et on profite à fond de notre dernier jour de confort, si relatif soit-il.
L'aventure se corse d'un cran en rentrant dans la chambre, ça pue l'essence et c'est bien mauvais signe. En cassant la béquille, le vélo est tombé sur la sacoche de bouffe, et le malheureux hasard a fait que le réchaud a cassé net au niveau de l'arrivée d'essence. Un demi litre a coulé sur nos belles provisions et notre vaiselle, et la sacoche embaume l'essence à plein nez.
C'est la merde, on peut le dire, mais bon, on n'a pas vraiment l'intention d'abandonner pour ça. L'arrivée d'essence est cassée mais celle de gaz marche toujours, mais les cartouches spéciales sont introuvables dans des coins si paumés. On oublie le feu, sauf si on trouve des bouses de yack. On jouera à Robinson et on mangera donc froid pour les prochains jours. D'un coté ça nous excite un peu, ça remet du piment. On arrive quand même à dégoter un fond de cartouche de gaz auprès d'un motard qui a bien pitié de nous. Il y en a si peu qu'on décide de garder ça en secours pour les mauvais jours. On n'est pas si mal au final.
Bref nous voilà bien prêts et impatients d'aller voir ce qui ce passe là haut et d'affronter les hauts cols désertiques. On prévoit 3 jours pour les 200km de montée progressive vers le plateau réputé absolument magnifique. Les paysages évoluent peu à peu mais après tout ce qu'on a vu jusque là, on tarde à s'émerveiller. On espère ne pas tomber dans le piège d'en prendre trop plein la vue et de ne plus apprécier les choses à leur juste valeur. Le premier soir avant de camper, une voiture s'arrête et un tadjik nous propose à manger, pourquoi pas? Nous voici donc, en 30 secondes, assis sur la route, à partager un sac plastique rempli de viande, galettes de pain, et légumes encore tièdes.
Au réveil on a la surprise de trouver plusieurs personnes intriguées nous observer, ils ne nous lâchent pas du regard le temps de plier le camp. On se pose comme à chaque fois la question "combien de temps ces gens peuvent ils rester à nous regarder?" Une fois de plus, on n'aura pas la réponse, puisque comme souvent, on part avant eux. Cette fois ci, ils semblent particulièrement amusés lorqu'on se brosse les dents. La pâte à dents messire... ici ils en proposent à l'épicerie, mais bon, de là à savoir s'ils en vendent beaucoup...
Le deuxième jour, Greg repète la béquille qu'il avait réparé. Il semblerait que la béquille, en bout de vie, ait cédé quand un Tadjik un peu trop curieux a trifouillé le vélo devant un magasin. C'est bête, c'est pratique une béquille, mais bon, pas de quoi bouleverser la journée se dit-on.
On fait un saut aux sources d'eau chaudes de Jelondy, un tout petit village. On atterrit dans un sanatorium soviétique défraichi dont l'ambiance étrange à un certain charme. Les sources sont à l'intérieur des bâtiments, dans des pièces grises et délabrées, le soleil filtre à travers les vitraux de couleur. Se glisser dans l'eau bouillante après l'efort du vélo nous fait le plus grand bien. Demain il faudra cogner notre premier col à 4000m, mais là on est bien et on profite à fond de notre dernier jour de confort, si relatif soit-il.
L'aventure se corse d'un cran en rentrant dans la chambre, ça pue l'essence et c'est bien mauvais signe. En cassant la béquille, le vélo est tombé sur la sacoche de bouffe, et le malheureux hasard a fait que le réchaud a cassé net au niveau de l'arrivée d'essence. Un demi litre a coulé sur nos belles provisions et notre vaiselle, et la sacoche embaume l'essence à plein nez.
C'est la merde, on peut le dire, mais bon, on n'a pas vraiment l'intention d'abandonner pour ça. L'arrivée d'essence est cassée mais celle de gaz marche toujours, mais les cartouches spéciales sont introuvables dans des coins si paumés. On oublie le feu, sauf si on trouve des bouses de yack. On jouera à Robinson et on mangera donc froid pour les prochains jours. D'un coté ça nous excite un peu, ça remet du piment. On arrive quand même à dégoter un fond de cartouche de gaz auprès d'un motard qui a bien pitié de nous. Il y en a si peu qu'on décide de garder ça en secours pour les mauvais jours. On n'est pas si mal au final.
On repart à l'assaut de notre second Tadjik col, on en chie un peu. Avec l'altitude, le moindre effort nous essouffle, on doit souvent poser le pied à terre pour récupérer. Les derniers kilomètres avant l'arrivée du col, la route asphaltée se transforme en piste raide caillouteuse et sablonneuse, on est obligé de pousser le vélo.
On arrive en haut du col de Koitezek bien content, à 4 271 m d'altitude. Le paysage devient incroyable. Il n'y a plus le moindre arbre ni le moindre bout de verdure. Notre route serpente au milieu des montagnes désertiques aux couleurs contrastées et les nuages sont si bas qu'on voudrait les toucher. On commence à voir des marmottes par dizaines, ici elle sont orange dorées, bien grasses, et pas farouches.Le ciel nocturne, loin de tout éclairage urbain offre un spectacle incroyable. On ne se lasse pas de cette densité d'étoiles sur un ciel très noir qui nous rappelle le ciel Australien.
Ca y'est nous sommes sur le plateau, on campe face à des lacs salés au bleu intense, le sel forme une couche blanche sur les roches. Maintenant, les nuits sont bien plus fraiches et il faut se calfeutrer dans les duvets de la tete aux pieds pour ne pas avoir froid.
Le trafic se limite maintenant à une dizaine de véhicules par jour. On se sent loin, seuls au monde et même les conserves froides n'ont au final pas si mauvais goût. On roule maintenant sur du plat, et on en oublie parfois qu'on est en altitude. C'est quand on s'essouffle d'un truc tout bête comme rire ou parler qu'on y repense. Depuis khorog, on profite de l'aide du vent qui se lève tous les jours à midi et qui nous pousse jusqu au soir. Les jours defilent, les paysages aussi, confortablement installés sur nos transats couchés, on pense à plein de choses et on en oublie qu'on pédale. On roule sous les sifflements des marmottes et on contemple l'immensité autour de nous. On profite d'un repas chaud de temps en temps dans une gargotte ou chez l'habitant, peu importe l'heure. L'absence de réchaud ne se fait au final pas tant ressentir. C'est désert mais loin d'être extrême comme on l'avait lu, il y a chaque jour soit une maison soit un bled soit une voiture à qui on peut demander un truc.
On traverse Alichur, drôle de village un peu désert logé dans une superbe vallée de montagnes enneigées. Qu'est ce qu'ils sont venus faire un village ici? On s'amuse de chaque maison qui essaye de profiter du tourisme en se proclamant homestay.
Ici on sent qu'on met un pied au Kirgizstan. Les frontières des pays n'ont pas tenu compte de la répartition géographique des différents peuples, il ya donc beaucoup de population kirghize à partir d'Alichur. On voit de nombreuses yourtes, les locaux ont les yeux bridés et les joues rouges, les hommes portent maintenant le chapeau typique en feutre et on s'aligne sur l'heure du pays voisin.
On s'arrête un soir dans une yourte d'hôtes où on aperçoit nos premiers yacks. La famille est adorable, les enfants jouent à entrer dans notre yourte et à prendre une pose en attendant la photo. Ils nous servent un repas tout fait maison à base de lait de yack : beurre, yaourt, fromage, crème...On se gave de ces produits et de petits beignets. Cyrielle paye cher l'abus en passant la nuit sur les planches en bois des latrines.
On arrive en haut du col de Koitezek bien content, à 4 271 m d'altitude. Le paysage devient incroyable. Il n'y a plus le moindre arbre ni le moindre bout de verdure. Notre route serpente au milieu des montagnes désertiques aux couleurs contrastées et les nuages sont si bas qu'on voudrait les toucher. On commence à voir des marmottes par dizaines, ici elle sont orange dorées, bien grasses, et pas farouches.Le ciel nocturne, loin de tout éclairage urbain offre un spectacle incroyable. On ne se lasse pas de cette densité d'étoiles sur un ciel très noir qui nous rappelle le ciel Australien.
Ca y'est nous sommes sur le plateau, on campe face à des lacs salés au bleu intense, le sel forme une couche blanche sur les roches. Maintenant, les nuits sont bien plus fraiches et il faut se calfeutrer dans les duvets de la tete aux pieds pour ne pas avoir froid.
Le trafic se limite maintenant à une dizaine de véhicules par jour. On se sent loin, seuls au monde et même les conserves froides n'ont au final pas si mauvais goût. On roule maintenant sur du plat, et on en oublie parfois qu'on est en altitude. C'est quand on s'essouffle d'un truc tout bête comme rire ou parler qu'on y repense. Depuis khorog, on profite de l'aide du vent qui se lève tous les jours à midi et qui nous pousse jusqu au soir. Les jours defilent, les paysages aussi, confortablement installés sur nos transats couchés, on pense à plein de choses et on en oublie qu'on pédale. On roule sous les sifflements des marmottes et on contemple l'immensité autour de nous. On profite d'un repas chaud de temps en temps dans une gargotte ou chez l'habitant, peu importe l'heure. L'absence de réchaud ne se fait au final pas tant ressentir. C'est désert mais loin d'être extrême comme on l'avait lu, il y a chaque jour soit une maison soit un bled soit une voiture à qui on peut demander un truc.
On traverse Alichur, drôle de village un peu désert logé dans une superbe vallée de montagnes enneigées. Qu'est ce qu'ils sont venus faire un village ici? On s'amuse de chaque maison qui essaye de profiter du tourisme en se proclamant homestay.
Ici on sent qu'on met un pied au Kirgizstan. Les frontières des pays n'ont pas tenu compte de la répartition géographique des différents peuples, il ya donc beaucoup de population kirghize à partir d'Alichur. On voit de nombreuses yourtes, les locaux ont les yeux bridés et les joues rouges, les hommes portent maintenant le chapeau typique en feutre et on s'aligne sur l'heure du pays voisin.
On s'arrête un soir dans une yourte d'hôtes où on aperçoit nos premiers yacks. La famille est adorable, les enfants jouent à entrer dans notre yourte et à prendre une pose en attendant la photo. Ils nous servent un repas tout fait maison à base de lait de yack : beurre, yaourt, fromage, crème...On se gave de ces produits et de petits beignets. Cyrielle paye cher l'abus en passant la nuit sur les planches en bois des latrines.
On arrive vers Murghab en compagnie de Komori, un japonais qu’on rencontre pour la 4ème fois depuis Baku. Murghab est une ville très spéciale, à l’atmosphère d’après guerre. Les maisons n’ont pas de toit, la plupart des véhicules sont laissés à l'abandon, à moitié désossés, les ordures volent au gré des bourrasques de vent. Les gens ont la mine sombre.
On se rend compte que l’électricité fonctionne en alternance entre les deux moitiés de la ville. Internet, qui semble avoir existé auparavant est maintenant un mythe du passé, les rares connexions sont aussi rapides qu'à la fin des années 90 quand on était au collège. Dans ce monde qui va si vite, on ne sait plus attendre, les 40 minutes pour ouvrir 5 emails nous font oublier l'idée de prendre un billet d'avion.
On trouve malgré tout un bon plan pour se loger pas cher et on passe 2 jours de repos relax. On fête l'anniversaire de notre ami Japonais, un jeune de 24 ans qui est parti avec pas grand chose et qui vit son aventure avec beaucoup de courage, une belle preuve qu'il ne faut pas attendre d'avoir tout le matériel hors de prix pour partir. On visite la curiosité de la ville : le bazar installé dans des containers maritimes. On connait par coeur le peu de choix des épiceries d'Asie centrale, ça nous fait toujours marrer que la moitié des étagères soient remplies de bonbons, puis viennent 2 ou 3 trucs utiles comme des pâtes et du ketchup et enfin toute la drouille insolite, au choix, pièces mécaniques ou déco de noël.
On est très excités quand on repart s’attaquer aux 80kms qui montent vers le plus haut col de notre voyage. L’Ak-Baïtal culmine a 4655m, et doit bien faire partie des 10 plus hauts cols cyclables du monde. Chuck Norris n'y est sûrement jamais allé, Lance Armstrong non plus.
Le vent est au rendez vous quotidien, mais de face à présent. Il ralentit notre progression et nous offre de belles bourrasques de sable en pleine tronche. On n'est pas si mal à rouler couchés, on songe à nos camarades en vélo droit qui doivent manger encore plus que nous.
On monte le col peu à peu, ça ne monte pas vite. On pense aux coureurs du Tour de France qui doivent eux aussi grimper les Alpes. On leur laisse la gloire, le luxe, les records et les piquouses. Eux ne connaissent pas le plaisir de s'arrêter et apprécier un rayon de soleil, une minute de répit en haut d'un col ou un coin pas mal pour pique niquer.
Nous on traîne lentement nos coquilles à roulettes en silence et on apprécie pleinement. On pédale jusqu'au dernier virage où l'apparition de la piste raide nous contraint à finir à pieds. Pourquoi les sommets ne sont ils jamais bitumés ? On ne veut pas se la péter, mais quand même on est drôlement fiers une fois en haut, 4655m, c'est seulement 150m sous le Mont-Blanc !!
On apprécie ce moment précieux et éphémère, ces quelques minutes d'euphorie seuls au monde, l'ivresse des sommets après tous ces jours d'efforts...
On se rend compte que l’électricité fonctionne en alternance entre les deux moitiés de la ville. Internet, qui semble avoir existé auparavant est maintenant un mythe du passé, les rares connexions sont aussi rapides qu'à la fin des années 90 quand on était au collège. Dans ce monde qui va si vite, on ne sait plus attendre, les 40 minutes pour ouvrir 5 emails nous font oublier l'idée de prendre un billet d'avion.
On trouve malgré tout un bon plan pour se loger pas cher et on passe 2 jours de repos relax. On fête l'anniversaire de notre ami Japonais, un jeune de 24 ans qui est parti avec pas grand chose et qui vit son aventure avec beaucoup de courage, une belle preuve qu'il ne faut pas attendre d'avoir tout le matériel hors de prix pour partir. On visite la curiosité de la ville : le bazar installé dans des containers maritimes. On connait par coeur le peu de choix des épiceries d'Asie centrale, ça nous fait toujours marrer que la moitié des étagères soient remplies de bonbons, puis viennent 2 ou 3 trucs utiles comme des pâtes et du ketchup et enfin toute la drouille insolite, au choix, pièces mécaniques ou déco de noël.
On est très excités quand on repart s’attaquer aux 80kms qui montent vers le plus haut col de notre voyage. L’Ak-Baïtal culmine a 4655m, et doit bien faire partie des 10 plus hauts cols cyclables du monde. Chuck Norris n'y est sûrement jamais allé, Lance Armstrong non plus.
Le vent est au rendez vous quotidien, mais de face à présent. Il ralentit notre progression et nous offre de belles bourrasques de sable en pleine tronche. On n'est pas si mal à rouler couchés, on songe à nos camarades en vélo droit qui doivent manger encore plus que nous.
On monte le col peu à peu, ça ne monte pas vite. On pense aux coureurs du Tour de France qui doivent eux aussi grimper les Alpes. On leur laisse la gloire, le luxe, les records et les piquouses. Eux ne connaissent pas le plaisir de s'arrêter et apprécier un rayon de soleil, une minute de répit en haut d'un col ou un coin pas mal pour pique niquer.
Nous on traîne lentement nos coquilles à roulettes en silence et on apprécie pleinement. On pédale jusqu'au dernier virage où l'apparition de la piste raide nous contraint à finir à pieds. Pourquoi les sommets ne sont ils jamais bitumés ? On ne veut pas se la péter, mais quand même on est drôlement fiers une fois en haut, 4655m, c'est seulement 150m sous le Mont-Blanc !!
On apprécie ce moment précieux et éphémère, ces quelques minutes d'euphorie seuls au monde, l'ivresse des sommets après tous ces jours d'efforts...
On s’imagine déjà savourer la descente et se laisser filer sur une belle route bitumée. Raté, cest de la vieille piste ondulée ! L’arnaque ! On descends à 9 km/h, faut pédaler, forcer, mais ça n’avance rien. Ca nous laisse tout le temps d'observer ces barbelés qui courent sur des kilomètres et qui marquent le No Man's land avec la frontiere Chinoise, restes de l'époque soviétique ou territoire "volé" par la chine? La Chine est derriere la clôture. Le "bout du monde" de notre enfance est juste là de l’autre côté.
Une dame nous invite au thé devant sa cabane, on accepte, et on partage un gros plat de riz avec la famille. Au milieu de nul part, des gens vivent dans ce cabanon qui résiste au vent par magie, avec quelques tapis et un vieux poêle pour seul confort. Ils sont reliés au monde par la route qui semble les divertir et surtout par l'incontournable parabole qui crache sur le vieil écran le rêve Occidental. La planète vit maintenant un quotidien rythmé par les clips et les pubs de la télévision mais pour des raisons économiques ou religieuses 3/4 des gens n'ont pas accès à toutes ces tentations. Comment ces gens du monde ressentent tout ça, de quoi rêvent ils dorénavant et quelle représentation se font ils du monde actuel ? Nous, on cogite encore.
A l'horizon se profile un grand lac d'un bleu profond, surplombé par des glaciers culminant à 7000 mètres. On file vers le petit village de Karakol où on croise un groupe de motards français. On sourit de leurs manières, de leurs petits soucis qui nous sont bien loin et de leur perception du voyage totalement différente.
Karakol est un petit village désert qui ne doit sa survie qu'à la présence des touristes de passage sur la Pamir Highway. Le tourisme, tout nouveau est arrivé trop vite après la récente guerre civile.
On reprend avec plaisir la route vers les étendues sauvages. Ca fait presque un mois qu'on pédale au Tadjikistan, tout passe tellement vite, on arrive déjà au pieds des 2 derniers cols. On roule dans cette immensité désertique qui nous fait penser aux images du plateau Tibétain. On affronte le vent quelques heures, mais il est trop puissant. On campe 3km avant le dernier col et le passage frontière.
On trouve refuge contre un muret qui nous coupe des rafales de poussières et du sifflement strident qui rend fou. Ce soir là pour fêter cette aventure et tous ces hauts cols, on fait péter une fondue. Cette fois, c'est pas une blague, une bonne fondue Suisse. Greg avait trouvé un mélange tout prêt sous vide a Baku et traine ça depuis 6 semaines cachés sous ses chaussettes. On retrouve un instant un goût enfoui bien loin dans nos souvenirs.
Une dame nous invite au thé devant sa cabane, on accepte, et on partage un gros plat de riz avec la famille. Au milieu de nul part, des gens vivent dans ce cabanon qui résiste au vent par magie, avec quelques tapis et un vieux poêle pour seul confort. Ils sont reliés au monde par la route qui semble les divertir et surtout par l'incontournable parabole qui crache sur le vieil écran le rêve Occidental. La planète vit maintenant un quotidien rythmé par les clips et les pubs de la télévision mais pour des raisons économiques ou religieuses 3/4 des gens n'ont pas accès à toutes ces tentations. Comment ces gens du monde ressentent tout ça, de quoi rêvent ils dorénavant et quelle représentation se font ils du monde actuel ? Nous, on cogite encore.
A l'horizon se profile un grand lac d'un bleu profond, surplombé par des glaciers culminant à 7000 mètres. On file vers le petit village de Karakol où on croise un groupe de motards français. On sourit de leurs manières, de leurs petits soucis qui nous sont bien loin et de leur perception du voyage totalement différente.
Karakol est un petit village désert qui ne doit sa survie qu'à la présence des touristes de passage sur la Pamir Highway. Le tourisme, tout nouveau est arrivé trop vite après la récente guerre civile.
On reprend avec plaisir la route vers les étendues sauvages. Ca fait presque un mois qu'on pédale au Tadjikistan, tout passe tellement vite, on arrive déjà au pieds des 2 derniers cols. On roule dans cette immensité désertique qui nous fait penser aux images du plateau Tibétain. On affronte le vent quelques heures, mais il est trop puissant. On campe 3km avant le dernier col et le passage frontière.
On trouve refuge contre un muret qui nous coupe des rafales de poussières et du sifflement strident qui rend fou. Ce soir là pour fêter cette aventure et tous ces hauts cols, on fait péter une fondue. Cette fois, c'est pas une blague, une bonne fondue Suisse. Greg avait trouvé un mélange tout prêt sous vide a Baku et traine ça depuis 6 semaines cachés sous ses chaussettes. On retrouve un instant un goût enfoui bien loin dans nos souvenirs.
Au réveil, une couche de givre a recouvert la tente, mais le vent est tombé, et comme chaque matin, la simple pensée que certains vont au boulot aide à apprécier le réveil. On gravit les derniers hectomètres Tadjiks et on atteint le poste de douane sous ce soleil matinal reflété par la neige des sommets alentours. Encore un kilomètre après le poste de douane et nous sommes en haut du dernier col Tadjik, le Kizil Art, à 4 336 mètres. Fin d'une aventure, et début d'une autre qui promet : Olivier, un compère suisse à vélo vient de nous rattraper et on va pas être déçus de partager les prochaines semaines avec lui...